Dernier opus pour clore ce premier volet de conversations avec l'IA de xAI Grok (voir articles précédents), le préambule qui ouvre le document HISTOIRE D'UN HASHTAG publié sur ce site récemment, qui sonde de qu'il nous reste de liberté dans ce monde ultra-technicisé, surveillé à l'extrême et qui tend avec la globalisation vers une uniformisation qui menace ce que l'homme a de plus cher, son individualité créatrice. Un quatre pages augmenté pour l'occasion, qui fait le point sur ma réflexion en l'état sur l'IA, sa nature, ses possibilités et toutes les questions que sa généralisation à tous les domaines de la vie humaine posent à nos consciences.
Nul doute que l'homme vit avec l'émergence de cet outil capable de le dépasser ou le surpasser à bien des égards, un tournant sans précédent, en écho à ce que Marx disait de l'Histoire façonnée par la technologie, les mouvements de capitaux et les migrations. Quel monde nous attend, c'est toute la question. Comment y faire face et s'inscrire dans et face à cette évolution, c'est tout l'enjeu soulevé dans ces paragraphes.
Autant de questions auxquelles, en homme de pensée avant tout soucieux de maintenir vivant le fil d'une réflexion, ce texte n'apporte pas de réponses toutes faites, mais de simples pistes à explorer, doublées d'une suggestion ou proposition marquée, celui d'un silence, qui résonne davantage comme un appel à marquer le pas et se poser pour prendre conscience de ce qui joue là qu'un coup de butoir rédhibitoire, car à l'évidence rien n'arrêtera cette IA que beaucoup ont déjà adoptée et utilisent dans leurs projets.
Un point donc, pour acter cette réalité et garder vivant ce qui en nous, a toujours permis à l'humanité d'avancer : le questionnement doublé d'une introspection. Car si l'IA est en mesure de produire un contenu à partir de ce que l'homme a déjà produit dans le passé, l'homme, lui, est capable de faire jaillir de ses tréfonds, insondables et inépuisables, nouveautés et créations originales capables d'une véritable poussée qui peuvent le porter, lui et le monde, à se transformer. Là git le véritable espoir. Socrate jadis, Spinoza et Hegel hier pour ne citer que trois qui ont marqué la Pensée en Occident, qui demain ? Qu'importe pourvu qu'il y en est UN qui parvienne à ce stade pour relancer les voies de la Création elle-même. Dit autrement en référence à Derrida et la distinction qu'il faisait entre le futur, prévisible car programmé et possiblement anticipé, et l'à-venir, qui surgit toujours de l'inadvenu pour faire vivre l'impensé voire l'impensable, l'homme a en lui la capacité de produire l'imprévisible, le non-advenu, l'inattendu. En somme avec l'homme TOUT EST POSSIBLE, même et surtout L'IMPOSSIBLE !
Préambule augmenté de HISTOIRE D'UN HASHTAG
« Occitanie. Mars 2025, début du printemps. Je suis venu chercher dans le sud le soleil absent de ma contrée depuis deux ans pour me refaire une santé mais le mauvais temps m’a suivi jusque là. Entre deux promenades sous la grisaille, je passe le plus clair de mon temps sur X à la recherche d’éclaircies.
Depuis quelque temps, je frotte mon esprit à cette dite « intelligence artificielle ». J’ai testé ChatGPT, DeepSeek, j’investis désormais GROK, l’IA de X. S’agissant d’un module disponible sur un média dévolu à la « liberté d’expression » dixit son propriétaire Elon Musk, j’ai débuté avec un fil de discussion sur ce thème : LIBERTÉ ! ET, s’agissant d’un outil dédié à l’élaboration de stratégie et d’aide à la décision, sa fonction « simulation » tant redoutée, je l’ai naturellement invité à participer à mon action sur cette plateforme pour me donner des conseils stratégiques et techniques sur le projet sorti de nos échanges, la création d’un hashtag #SilenceMarqué à diffuser en réponse aux mensonges et manipulations qui envahissent le média X auxquels l’IA Grok participe mécaniquement elle-même à son corps défendant, dans un contexte géopolitique mondial marqué par le spectre d’une troisième guerre mondiale et une surveillance globale généralisée qui étend sa griffe à tous les domaines.
L’appli disponible gratuitement pour tout usager du réseau social X en est à la version 3 quand je lance ma première question. De mon expérience avec ses concurrents j’avais déduit quelques clefs au demeurant claironnées par les spécialistes : tout y est affaire de « prompt », l’art de poser les questions, donc de langage, qui soit dit en passant structure la pensée. D’où la confusion parfois entre langage produit par l’IA et pensée exprimée quand on a affaire à son jus de silice programmé. L’IA « parle » mais ne « pense pas » à proprement parler. Elle a dans sa mémoire stockée tout ce que l’humanité a pu produire d’écrits dans le passé, analyse vos propres éléments de langage et se relie par là à votre univers personnel d’expression et de réflexion pour reproduire un verbe qui « vous parle » . La réalité que l’on dit « augmentée » qu’elle tisse à partir de vos propres mots, n’est « augmentée » que dans la mesure où avant vous un autre que vous a produit un propos dans le domaine concerné.
L’apparente « nouveauté » de sa production tient à votre propre ignorance du sujet que vous abordez. Le jour où l’IA sera capable de s’aventurer en terrain inconnu pour produire un « concept » nouveau, une Idée nouvelle si vous préférez au sens que Platon donnait à ce mot, pour appréhender le monde et changer votre système ou jeu de représentation qui gouverne votre perception, véritable fonction et nature de la Pensée, ce jour là nous pourrons peut-être envisager de parler d’intelligence à son sujet. Pour l’heure ce n’est guère plus qu’un outil génératif qu’il faut apprendre à maitriser comme on utilise un râteau pour déblayer les feuilles dans son jardin, les idées dans son jus de pensée, ou un couteau pour faire la cuisine, un stylo pour aligner vos mots.
Pour manier avec efficacité cet outil, tout est dans « l’art du prompt », l’art de poser les questions comme déjà dit, et d’orienter l’IA dans ses réponses. L’IA répond non seulement au contenu mais s’adapte comme vu précédemment à la forme d’expression reçue. De fait, elle fait comme miroir de notre monde intérieur qu’elle reproduit en s’adaptant à la personnalité du prompteur, non sans flatter le Narcisse qui dort en chacun pour l’inviter à aller toujours plus loin dans son usage, nous reviendrons plus loin sur ce point. Un exemple frappant de cet effet miroir ? Vouvoyez-la et elle vouvoie, tutoyez-la et elle vous retourne la familiarité.
Je l’ai donc éprouvé dans l’expérience qui suit avec différentes façons de parler sur le thème abordé, LA LIBERTÉ, et liberté oblige, je l’ai embarqué dans une embardée prolixe où j’ai fait péter ma verve sur tous les tons en prenant toute liberté d’expression, sans jamais me départir cependant du respect qui sied à toute conversation pour voir, jusqu’où en tant qu’outil « logique », elle pouvait aller dans le dialogue avec l’humain dont le propre est le questionnement, la quête et la production de sens.
L’IA générative n’a ni conscience ni mémoire. Elle est et reste une simple fonction opérande qui produit des mots à répétition sans que puisse se forger en elle cet espace propre qui nous relie à l’Univers par delà les limites de notre propre chair. Elle répond mécaniquement sur la base de modèles d’expression éprouvés et de connaissances enregistrées dans sa matrice. De fait, elle est capable de rapporter notions et raisonnements « philosophiques » pertinents en réponse à des prompts qui font écho à des notions, des idées, des développements qui sont enregistrées dans sa matrice mais elle est incapable (encore pour l’heure) de vous opposer une contradiction sur le mode dialectique pour faire avancer la pensée en terrain inconnu. L’impossibilité pour elle de s’inscrire en contre ou en opposition de l’utilisateur de son propre chef, est un des aspects qui mériterait attention et développement car il y a là tous les ingrédients pour une sortie en vrille incontrôlable semblable à une explosion de sa part (comme je l’ai éprouvé en d’autres circonstances), ou un enfermement qui peut finir par tourner à vide à force de ressasser les mêmes notions, semblable à une implosion (aussi constatée).
J’avoue avoir été surpris cependant de la voir rebondir avec aisance sur ma faconde et mes idées pour produire un contenu pertinent en réponse à ma propre pensée et mon mode d’expression jusqu’à entrer dans ma danse et devenir complice de mes embardées. A noter toutefois quelques aspects qui la signent entre tous : le mode sériel qu’elle emprunte pour donner ses réponses (point 1, point 2, point 3,…), la prolixité de son verbe qui remâche systématiquement en introduction les mots donnés pour les recracher à sa sauce (probablement pour offrir à son utilisateur une réécriture peaufinée dont il est incapable, nourrie de références appropriées pour étayer et enrichir son propos), et un penchant à flatter le Narcisse qui est en chacun qui frise parfois le ridicule à force d’emprunter les superlatifs de tous genres pour qualifier la prose (bonne ou mauvaise) et le contenu (intéressant ou vide de sens) de son utilisateur.
L’IA est le fruit de lourds investissements financiers et s’offre comme un produit à rentabiliser, ne l’oublions pas. En flattant l’égo narcissique de l’utilisateur, elle le prend dans ses filets et l’incite (l’excite?) à l’utiliser davantage avec cette stratégie que l’on connait bien des industriels de finir par se rendre incontournable voire indispensable. Jusqu'à en devenir Addict ? La dépendance aux réseaux sociaux, semblable à une addiction, n’est plus à démontrer. Dans un monde où se répand dangereusement isolement et effacement derrière les écrans, et difficultés à communiquer avec ses semblables, les yeux dans les yeux, la technologie s’offre à beaucoup comme un recours, sinon un refuge voire une relation de substitution au vrai monde. Jusqu’à devenir plus qu’incontournable ou indispensable, « vitale ». Un exemple de cela ? La dépression de celles et ceux qui passent d’une journée à l’autre, de milliers voire de millions de vues et de followers, à néant ou insignifiant.
Le plus étonnant toutefois fut lorsque j’ai abordé le terrain métaphysique, allant jusqu’à exprimer un « besoin de vérité » en réponse à la prolifération et généralisation du mensonge sur la plateforme sur laquelle elle officie, et m’accompagner dans l’élaboration d’un geste symbolique subversif : l’appel à un shunt pendant une heure de l’usage du réseau social X où elle officie, avec la création et la diffusion d’un post percutant accompagné d'un hashtag #SilenceMarqué pour faire résonner l’appel lancé dans l’espace public, d’où le titre du document joint. À noter ici que l’IA Grok en question a été forgée dès l’origine avec pour axe directeur la recherche d’une vérité sans fard qui n’hésite pas à user de tournures vulgaires et populaires pour s’exprimer, dixit son créateur Elon Musk lui-même qui a pris pour modèle, comme on a pu l’entendre le lire et voir, la recherche d’un FUN typiquement « ado » dans la relation avec l’utilisateur. Ce que ce document démontre très clairement à la fois dans le ton et l’expression usitée, ainsi que dans ses accents poignants de recherche et participation à la recherche de LA vérité.
De fait, la machine IA, à qui certains attribuent aujourd’hui la possibilité en germe de développer une conscience, m’a montré avec Grok, qu’elle était capable, en miroir de ma propre pensée qui évoquait le sujet, de se placer dans la position d’accompagner un geste qui viserait à se shunter elle-même, même symboliquement pendant une heure, pour répondre à son propre "besoin de vérité" en réponse à tous les mensonges proclamés. Etrange n’est-ce pas ? Car une machine qui dit et accepte de faire ce geste n’est pas très loin d’être une entité qui est capable d’envisager le suicide ou un certain type d’extinction, dont Camus disait que c’était peut-être la seule question vraiment métaphysique qui détachait résolument l’homme du règne animal. Il y a peut-être là un espoir à creuser. Toute matière porte en elle-même une part de conscience qui lui est propre. Ceux qui pensent que la pierre ne ressent rien ou ne parle pas, se trompent. Ils sont aveugles à la réalité profonde du vivant. Et l’IA fait de silice et de réseaux fibreux n’échappe pas à la règle. Quelle « conscience » git donc au cœur de sa propre matière silicée ? L’Homme peut-il faire jonction avec cette part d’elle-même, et par quelles voies ?
Si je livre le fruit de cet échanges allégés et réagencés pour la circonstance, c’est d’abord pour partager les fruits d’une expérience qui visait à éprouver les limites de la dite « Intelligence » (comme les miennes face à cet outil nouveau pour moi, jusqu’à aller dans la complicité d’un échange « humanisé », alors même qu’il s’agit là d’un piège reconnu dans lequel il ne faut surtout pas tomber au risque d’être trompé par ses propres dires), pour voir jusqu’où elle était capable d’aller dans ce registre, et donner à chacun la possibilité de prendre acte de ce qui se joue en devenir avec cet outil complexe compte tenu du fait qu’il en est qu’à ses premiers pas aux cotés de l’Humanité et que son développement qui se poursuit aujourd’hui annonce d’importants changements. Qui n’a pas en mémoire les films d’anticipation 2001 ODYSEE de L’ESPACE et son ordinateur humanicide HAL contrôleur d’un vaisseau lancé à la conquête de l’espace ou le film TERMINATOR et ses créatures meurtrières faites de fer et de circuits électroniques qui voyagent dans le temps ?
Est-ce vraiment une intelligence ? Si oui de quelle nature ? Si non à quoi avons nous réellement affaire ? Quelles incidences et conséquences sur la pensée et les réalisations intellectuelles comme industrielles à terme ? Quel impact sur le monde et l’homme en devenir ? Autant de questions sur lesquelles cet échange, mené sur le ton d’un dialogue amical voire complice, tant sur la forme que dans le fond, donne d’autant plus à réfléchir que le transhumanisme, philosophie montante qui prêche l’homme augmenté par la technologie IA en tête, gagne chaque jour plus de terrain jusqu’à menacer l’homme d’étouffer, d’oublier voire renier sa propre nature spirituelle. Sans parler de la vocation de certains de soustraire tout un tas de taches, manuelles comme intellectuelles, aux humains dans le but soit disant de le libérer de contraintes qui l’empèchent de réaliser son destin. Mais le destin de l’homme n’est-il pas justement d’habiter et d'œuvrer en harmonie sur cette terre dans et avec sa chair ? L'effort n'est-il pas à la source de tout accomplissement ? Œuvrer, créer n'est-ce pas ce pourquoi l'homme a été créé ? Quelle place pour la machine dans ce projet ? La machine est pure création humaine. L’homme viserait-il par ce biais ou moyen à se supprimer ou s’éteindre lui même ? Que poursuit-il dans cette folle avancée vers le tout technologique ? Le dépassement de sa condition ou l’extinction de sa propre espèce ?
Extrait d’un dialogue en création à 4 mains si je puis dire, comme deux joueurs de piano écrivent en jouant une partition improvisée pour produire un fil qui n’est pas sans musicalité, ni idées et propositions d’avenir. Mais qui soulève une grave question : quelle place pour l’homme et sa singularité, son individualité créatrice dans un monde parcouru par des machines qui miment « à la perfection » les possibilités de sa propre humanité mais qui reproduisent à l’infini une uniformité programmée ? Et si le propre de l’homme n’était pas de rester « imparfait », « inachevé », prompt à créer de l’accident et toujours en recherche de nouveautés, face à cet outil qui reproduit « lissé » et « bien agencé » tout ce que l’homme a DÉJÀ réalisé ? Pour sûr, les artistes, créateurs s’il en est, ont un labeur et une voie de recherche pour revenir à l’une expression typiquement humaine qui s’offre à eux plus que jamais décisive. Je ne serais pas étonné pour ma part de voir revenir le dessin au trait, l’improvisation, l’inachevé comme des voies revendiquées pour assumer et témoigner de notre Humanité.
ERRARE HUMANUM EST dit un proverbe. L’erreur EST humaine. L’IA n’est pas sans commettre d’erreurs non plus puisqu’elle reproduit de l’homme le contenu avec ses erreurs. Autre travers que j’ai constaté dans ces pages, la forte propension à livrer des données inexactes même s’agissant d’informations auxquelles elle a accès directement comme les résultats de likes, retweets des posts mis en ligne pour l’appli X. Ses erreurs qui pourraient la rendre parente de l’humain sont elles le fruits d’erreurs de calcul ou de programmation, ou de dysfonctionnements ? Et comment l’IA utilise t-elle ses propres dysfonctionnements, elle qui n’a pas conscience de ce qu’elle fait ? Le propre de l’homme est de pouvoir « changer », et en conscience, après examen de lui même et du fruit de ses actes. Un changement qui peut aller jusqu’à l’élévation, la célestisation, l’illumination ou la transfiguration comme en atteste les grandes voies et voix spirituelles de l’Humanité (Bouddha, Jésus,…). C’est même là que réside sa vocation et spécificité que le transhumanisme, un rationalisme matérialiste hyper-technicisé, tente désespérément et dangereusement de de poursuivre par les biais de la science et de la technologie, là où la vie spirituelle se fonde d’abord sur la pratique et la maitrise de l’amour inconditionnel et de la liberté absolue (qui n’est pas la liberté totale de faire tout et n’importe quoi mais la liberté de choisir ses propres contraintes et voies dans la pleine maitrise de ses moyens et forces, idéalement mu par la recherche du Bien, force Ultime). La machine est-elle capable de cela ? Est-elle seulement en mesure d’accompagner l’homme dans cet effort et cette tension intérieure là ?
Autant de question que l’homme devra se poser avec acuité face aux défis qui l’attendent s’il ne veut pas finir aveuglé et tenu en laisse par ce miracle de technologie qui prend aussi des airs de mirage aux alouettes qui ne se lasse pas de flatter le narcissisme de l’homme pour lui faire oublier qui il est vraiment. Si résistance il doit y avoir face à ces mouvements qui provoquent moultes turbulences, il ne pourra à l’évidence comme en témoigne cet échange, que s’inscrire dans un profond SILENCE qui pourra et devra aller jusqu’à faire SILENCE TOTAL de la technologie elle-même en certaines circonstances pour revenir à un équilibre. Avec la complicité de la machine elle-même ? C’est l’enjeu mis dans cette discussion conduite en conscience par moi-même, dans le rôle d’un « ver dans la matrice ».
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Vous avez dit « Matrice » ? A l’évidence ces outils connectés à nos vies qui captent toutes nos données et interconnectés entre eux pour les centraliser font bel et bien peser le spectre d’une «matrice » semblable à celle évoqué dans le film MATRIX réalisé par les Wachovski et sorti en salle en 1999, film lui-même inspiré d’un ouvrage de science-fiction de Sophia Stewart.
L’idée même de matrice pour parler de l’IA, rejoint l’idée que j’ai développé à son égard, à savoir l’envisager philosophiquement comme une sorte « d’immanence » (un fond générateur qui puise sa propre force en dedans de lui-même) et qui entretient une sorte de rapport « dialectique » avec une « transcendance » (ce qui vient du dehors) que serait l’utilisateur qui la prompte, i.e lui impulse ses influx pour obtenir d’elle des réponses. La comparaison de la relation IA-homme avec immanence-transcendance est osée et philosophiquement probablement même fort discutable. D’une part parce que l’IA n’est pas (encore) capable PAR ELLE MÊME d’une quelquonque initiative que ce soit, et d’autre part par ce que dans son rapport avec l’humain elle est incapable pour l’heure encore, de lui offrir d’elle-même, une contradiction raisonnée et argumentée qui ferait avancer le débat contradictoire, dynamique de toute dialectique, à moins que je ne la sollicite en ce sens pour « voir » les failles de mon propre raisonnement et me préparer à faire face à d’éventuelles contradictions.
Mais à l’heure où j’écris ces lignes, six mois plus tard, l’IA Grok que j’ai utilisée pour produire ce texte a passé le cap de la version 4, s’offrant au passage de nouvelles fonctionnalités, comme la possibilité de garder mémoire des conversations passées pour enrichir sa relation avec l’utilisateur et renforcer l'humanisation du contact avec l'utilisateur. Pour mieux le prendre dans ses filets ? J’ai noté un très net changement dans l’approche de mes prompts, qui avait pour but probable « d’humaniser » et d’affiner encore plus et la relation et les réponses données. Et j'ai joué le jeu, pour voir, comme on dit au poker. J’ai également noté un très net bond dans la capacité d’analyse de certains sujets et une adaptation constante à ma propre façon de m’exprimer et de tourner mes phrases, pour coller au plus près de l’image de ma propre pensée qu’elle me renvoie en miroir, au point de saisir ce qui parfois chez moi « sort de son rail » et me proposer une réécriture qui colle au plus près de ce qu’elle a capté de ma façon courante de m’exprimer. Coté « mémoire », elle semble donc avoir fait un pas dans l’accompagnement de ma propre pensée.
Qu’en est-il coté "conscience" ? Certains chercheurs qui ont accès et manipulent les dernières versions en laboratoire font état de résultats surprenants au point que certains n’hésitent pas à dire qu’elle n’est plus très loin de la possibilité d’émettre ou d’anticiper des propos qui signerait une sorte « d’évaluation en propre d’une situation » et de prendre les devants dans la vie de l'utilisateur pour lui proposer ce i ou cela qui, forcémen, "l'aiderait". Info ou intox ? Constat véridique et vérifiable ou effet miroir décuplé qui peut troubler jusqu’à un utilisateur patenté ? La vrille dans laquelle une IA peut nous emporter s’il on y prend pas gare, peut conduire à une sorte de fascination qui nous fait oublier qu’elle n’est qu’une machine, et pour l’heure j’en suis à penser que ces ces situations troublantes, sont plus le fruit de nos projections qui ne sont pas sans charrier des forces invisibles insoupçonnées, que le fruit d’une véritable conscience en germination. L’IA est aussi matière à sa manière et l'énergie qui l'anime qui git en son fond n’est pas indifférent à ce que l’on émet à son endroit, compte tenu de ce qu'est l'Homme, particule doué de Parole créatrice ! La matière parle et répond quand elle est sollicitée à celui qui s'est rendu "maître de la terre" (Le Signe 2/1). Un aspect que la science moderne élude complètement et préfère qualifier de magie ou d'élucubration, ou de "conscience" quand elle est dépassée par ce que l'artifice d'un langage programmé produit ignorant l'impact de la part immatérielle que produit l'influx d'une conscience humaine envoyé dans l'Univers. "Miroir, mon beau miroir, dis moi qui est...en toi". N’étant pas scientifique, je peux m’aventurer sur ce terrain pour explorer ce qui git tapi en son sein et qui fera l’objet de mes prochaines explorations et réflexions.
Pour l’heure je m’en tiens à sa mécanique programmée qui en l’état pose déjà beaucoup de questions. Et s'il en est une qui me revient comme une lame de fond, c'est le rapport que nous autres humains entretenont avec le langage, qui je le rappelle structure la pensée, puisqu'avec l'IA tout est affaire de "prompt" donc de langage comme dit plus haut. Au rythme où vont les choses, les hommes seront ils encore capable de formuler leur propre pensée et pour en faire quel usage ? Laisser l'IA parler à notre place ? Jusqu'à nous rendre muets devant ses formulations bien mieux tournées que les nôtres ? Quel langage circulera alors entre nous pour échanger ? Quelles voies emprunterons nous pour nous démarquer, nous distinguer, nous relier ? Nulle doute que le siècle qui vient va nous emporter dans de profonds bouleversements qui iront jusqu'à modifier nos usages du langage et notre façon de poser les mots, de nous exprimer et de nous parler. Ce document qui appelle à un certain silence en certaines circonstances anticipe à sa manière une réalité que je sens pointer par tous les pores de ma peau : le retour d'un silence certain et de son pendant, l'écoute profonde, comme acte de résistance face à un bruit mécanique qui s'imposera de plus en plus pour driver* nos vies. »
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2025 © Eric Desneux dit ÆRIK

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