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28 mars 2008

SALAM ISLAM


A ceux qui ont été surpris de voir figurer sur ce blog une citation du Coran, je veux dire quelques mots sur l'Islam, que j'ai appris à apprécier et à connaître. C'est en lisant une vie du prophète Mahomet que je suis devenu croyant. Je ne suis pas devenu musulman pour autant car peu de temps après je découvrais la Révélation d'Arès dans laquelle j'ai reconnu ce à quoi mon cœur aspirait profondément : l'appel à une foi libre et responsable, dégagée des lourdeurs rituelles et dogmatiques, une foi simple, évolutive et créatrice. J'adhérerai d'autant plus facilement à la Révélation d'Arès, qu'elle confirme le Coran comme Parole révélée et invite le croyant à s'y référer. Le prophète Mouhammad est cité 28 fois dans la Révélation d'Arès qui appelle tous les fils d'Abraham à dépasser leurs préjugés pour unir leurs forces. De fait, je garderai longtemps une certaine affection non dénuée de naïveté pour le monde musulman. Ce n'est que peu à peu que j'ouvrirai les yeux sur le poids de la religion en Islam, sur les formes spécifiques d'inertie qui s'y sont installés au cours de siècles et qui y sévissent aujourd'hui. Mais que mes frères musulmans, que je tiens en grande estime, ne se sentent pas blessés par ces propos. Je ne cherche pas à établir de hiérarchie entre les différentes confessions ou à me faire juge ou donneur de leçon. Je me contente de répéter avec mes mots ce que le Créateur est revenu dire à Arès : à savoir, qu'aucune religion n'a accompli le projet d'amour et de justice énoncé dans les écrits bibliques, évangéliques et coraniques et que l'homme doit cesser d'attendre des dogmes (ou des lois c'est pareil), des rites (ou des traditions) ou même de la Miséricorde Divine, la solution à ses problèmes et le salut éternel. La vie est existentielle. C'est uniquement par un effort sur lui-même que l'homme se crée spirituel, se sauve et contribue au retour en Eden.


Néanmoins il faut reconnaître à l'Islam et aux musulmans un grand mérite : celui d'avoir gardé intacte, l'expression d'un monothéisme strict, et d'avoir maintenu direct à savoir sans intermédiaire, le lien entre le Créateur et l'homme. Car c'est bien de cela dont il s'agit avant tout. Vers l'an 610 quand Mahomet reçoit la première visite de l'Ange Gabriel, qui pendant 22 ans lui dictera le Coran au gré des circonstances et de la vie de sa communauté, où en est-on de la révélation du Dieu unique annoncé à Abraham près de 2500 ans auparavant ? Israël a été anéanti et le monde juif est dispersé. Il ne représente plus une force de foi. Il va survivre dans l'errance en protégeant son héritage aux prix de terribles persécutions. Le christianisme s'est certes répandu sur les deux rives de la Méditerranée, mais il a adopté en 325, au concile de Nicée, la Trinité comme dogme, faisant de Jésus, simple prophète, une incarnation de Dieu lui-même, instituant et légitimant ipso facto, le clergé comme le représentant de Dieu sur terre. Dans ce contexte, l'Islam s'est avant tout imposé comme le rappel de l'existence et de l'Unicité de Dieu et les musulmans meneront une lutte parfois très vigoureuse, contre tous les polythéismes et associationnismes. La sourate "la foi pure", qui compte parmi les premières révélée et qui occupe une place centrale dans la pièté du croyant, témoigne de l'attachement de l'islam à ce caractère de la foi musulmane. Je vous invite vivement à la lire pour mesurer la portée, ainsi que la force d'expression et de concision du texte coranique : 

« Au nom de Dieu,
le Clément, le Misericordieux.

Il est Dieu Unique,
Dieu absolu.
Il n'a ni engendré,
ni été engendré.
Il n'a point d'égal. »

Cette force, avec laquelle le croyant peut entrer en contact sans intermédiaire, est à mon sens,  ce qui vaut aujourd'hui à l'Islam de nombreuses conversions. Il est un rappel de cette absolue transcendance dont l'homme ne peut se passer et que notre société hypermatérialiste a tendance à étouffer sinon à nier. Lu dans la fidélité à l'essentiel et dans un état d'esprit libre de tout préjugé, le Coran se révèle un texte d'une grande beauté qui exalte dans le cœur de l'homme les plus nobles sentiments. Sans compter qu'il se présente comme une parole "purifiée", alors que la Bible et les Evangiles nous sont parvenus avec beaucoup de gloses, d'ajouts de main d'homme et d'omissions.


Mais le Dieu « Tout-Puissant » du Coran, peut aussi donner le sentiment d'écraser le croyant. En lui demandant de se soumettre dans et à la paix (musulman signifie littéralement soumis de Dieu et le mot islam est aussi présenté comme dérivant du mot salam qui signifie Paix), il ne semble pas faire grand cas de la liberté humaine. De fait en Islam un profond fatalisme domine la foi : une majorité de musulmans croient que Dieu décide de tout ce qui arrive et qu'il n'y a pas d'autre issue que de s'en remettre à Lui. « Incha Allah », que les musulmans répetent souvent et qui signifie "Si Dieu le veut", traduit cette disposition d'esprit. Est-elle le fruit de circonstances et d'interprétations historiques ou une étape nécessaire de la foi dans son retour graduel à la vie spirituelle libre ?  Il ne nous est pas possible d'en juger mais seulement de rapporter que La Révélation d'Arès qui survient 1400 ans après le Coran, appelle l'homme à se rendre maître de son destin, à choisir librement de renoncer au mal et de faire le bien, à regarder ces deux notions au delà des carcans de toute religion comme de toute morale. A les prendre comme des forces actives dont la maîtrise font de l'homme le co-créateur de ce monde, l'image et ressemblance positive et active du Père de l'Univers. Ce que le Coran dit à sa manière quand il dit que « l'homme n'est que ce qu'il s'efforce d'être »  et que « Dieu a choisi l'homme pour être son lieutenant sur la terre ». N'est ce pas là justement honorer la liberté humaine ?


Souldigg




27 mars 2008

CHOIX DE VIE

 "L'homme n'est que ce qu'il s'efforce d'être" (Le Coran)

26 mars 2008

DIEU ?

 Je ne sais plus qui a dit :

"Ne cherchez pas Dieu, ailleurs que partout"

mais j'aime cette phrase car elle élargit notre horizon au-delà de nos propres limites. J'aime aussi beaucoup cette autre, entendue de la bouche du frère Michel et restituée de mémoire :

Nous ne pouvons pas voir Dieu, mais nous pouvons nous en faire une idée, en regardant un Homme, car ce dernier fut créé à l'image et ressemblance du Créateur de l'Univers (Génèse)".


Souldigg 




24 mars 2008

RESSUSCITÉ ? RECRÉÉ !


Jésus sur la croix ? Un symbole morbide qui évoque davantage le sacrifice humain que le retour en Eden. Peut-être les premiers chrétiens voyaient-ils dans cette image un symbole propre à stimuler leur force d'âme. Elle leur rappelait peut-être le sort que ce monde faisait subir aux hommes d'espérance et l'urgence qu'il y a avait à apprendre à aimer et à pardonner. Difficile à dire. Comment se mettre dans la peau d'un homme de l'antiquité ou du moyen-âge quand on est né et que l'on a grandit au vingtième siècle ? Toujours est-il que les églises ont abondamment représenté le supplice de la croix jusqu'à en faire le symbole de la chrétienté. Non sans raisons d'ailleurs, car le pendant de la crucifixion, fut la résurrection de Jésus que les chrétiens célèbrent en ce jour de Pâques.


Petit rappel historique. Quelques jours après être entré dans Jérusalem pour fêter la paque juive, Jésus comprend qu'il est pris au piège (voir l'article précédent). Fait prisonnier, il est conduit devant le grand prêtre Caïphe, puis devant les gouverneurs romains, Hérode et Pilate, qui règnent sur la province. Les prêtres juifs exigent sa mise à mort pour blasphème (Jésus était considéré par certains comme le nouveau roi des juifs qui devait venir les libérer. Il fut également accusé de se prétendre "fils de Dieu" ce qui en Israël était le pire blasphème, Dieu étant l'Unique). Hérode méprisa Jésus et ses prétentions à la royauté et le renvoya à Pilate. Ce dernier hésita à le condamner et tenta de lui rendre sa liberté. Mais la foule manipulée par les prêtres insista pour que Jésus fut crucifié, le supplice que l'on réservait alors aux pires criminels. Pilate accéda à leur demande, dans le but de calmer une agitation qui risquait de dégénérer. Jésus fut fouetté et conduit au supplice. Il subit sa condamnation avec une grande dignité, allant jusqu'à pardonner à ses bourreaux et à la foule. Ses mots, alors qu'il agonisait sur la croix, sont restés dans toutes les mémoires : "Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font". Cela en dit assez sur sa grandeur et sa noblesse d'âme. Une fois mort, il fut mis au tombeau. Trois jours plus tard, des femmes venues se recueillir sur sa sépulture, trouvèrent le caveau vide. Un ange leur apparut et leur dit que Jésus avait traversé la mort et était revenu à la vie. Il apparut en effet à plusieurs de ses disciples pour leur redonner espoir et les enjoindre de continuer à propager l'Evangile.


La suite est tout aussi méconnue : les apôtres répandirent "la bonne parole" dans tout le bassin méditerranéen. Nombre de chrétiens furent d'ailleurs persécutés car leur foi représentait plus qu'un simple changement de croyance. En déliant les hommes de leurs serments envers les prêtres, les faux dieux et les temples, elle faisait naître une conscience nouvelle dans l'esprit des hommes. Elle les appelait à créer une société d'hommes libres et égaux spirituellement, une société d'hommes-frères. Une évolution qui promettait des répercutions considérables car cela remettait en cause l'esclavage, le moteur de l'économie dans l'antiquité, et les hiérarchies sociales qui structuraient l'empire. Le problème pour la jeune foi naissante, c'est qu'elle ne pu se répandre dans son milieu de prédilection, à savoir Israël (qui avait pourtant été longuement préparé à recevoir le message d'amour évangélique et de vie spirituelle libre). Elle du composer avec des croyances et traditions héritées du paganisme, en Europe notamment où elle pris racine. Elle ne pu éviter certaines aberrations de se répandre, comme la "Trinité", le culte des saints ou le mythe de la "crucifixion rédemptrice" (Jésus mort sur la croix pour nous laver de nos péchés). Elle perdit sa dynamique de libération créatrice d'un monde neuf (nous reviendrons sur ce point dans un prochain article) et glissa vers la religion-pouvoir, avortant d'une des plus belles espérances que la terre ait portée.


Mais revenons à la résurrection. Cela peut paraitre complètement aberrant à un esprit rationaliste qu'un homme puisse revenir de la mort. C'est pourtant bien ce qui s'est passé, et Jésus revenu à Arès en 1974, confirma qu'il avait bien été cloué sur la croix mais réussit ensuite à se hisser hors de la mort et du temps. Il apparut à Michel Potay dans son corps physique transfiguré à 40 reprises, pour lui dicter un nouvel Evangile, épuré des aberrations théologiques qui ont paralysé le christianisme ces derniers siècles. Ce n'était pas qu'une vision fantomatique. Jésus marcha, parla, toucha même Michel Potay pour que ce dernier pu constater que le Jésus qu'il avait devant lui n'était pas un pur esprit. La description que Michel Potay en fit est vraiment intéressante car elle nous livre un Jésus profondément humain, à la fois majestueux et "prêt aux plus grandes bontés", très loin des attitudes compassées et mièvres de l'iconographie religieuse. Jésus transfiguré, conclut-il, nous montre que la vie de la chair est la finalité même de la vie humaine et que la victoire sur la mort et le rétablissement d'Eden est LE but poursuivi par Dieu sur cette terre. La mort est une anomalie, une conséquence du péché (vu comme la volonté de l'homme de dominer ses semblables et du système qui en a découlé). L'homme, créé pour vivre heureux et libre, a le pouvoir de se libérer de ce péché-système, de vaincre le malheur et la mort, de revenir en Eden. Non pas par la science ou par quelque croyance, superstition ou magie, mais par la pénitence qui fait revenir dans l'homme la VIE SPIRITUELLE. Tout homme, et pas seulement Jésus, porte en lui cette possibilité. Les religions-pouvoirs n'ont jamais promu la pénitence (effort de se changer), car depuis la nuit des temps, elles font commerce des faiblesses des hommes. Elles promettent la Miséricorde à qui se soumet à elles. Ce faisant elles entretiennent le péché-système.


Or entrer en pénitence, c'est lutter intérieurement contre ses faiblesses, c'est reconquérir sa liberté absolue. La résurrection n'est pas un processus magique ou la contrepartie d'un marchandage, encore moins la soumission à des dogmes ou à une morale. La résurrection est une recréation totale de l'être. Une métamorphose qui opère peu à peu la transfiguration de tout homme qui fait l'effort d'aimer tous les hommes, ses frères. La résurrection de Jésus qui était un homme comme les autres, représente une immense espérance pour l'humanité car non seulement elle vient faire taire tous ceux qui l'ont crucifié et exploité, mais elle vient confirmer l'avènement d'un Jour où tous ceux qui auront fait l'effort d'être juste (quelque soit leurs croyances ou même leur incroyance, car on peut être athée et être spirituel) seront ressuscités à leur tour. Un Jour qui adviendra quand ceux qui auront peinés suffisamment pour redevenir des frères, auront refait de ce monde, le nuage d'or où l'on ne vend pas le pain, ni la laine (Révélation d'Arès XIX/22).


Souldigg




21 mars 2008

SOURIRE PRINTANIER


En attendant le retour d'un printemps spirituel sur la terre, qui réjouira les âmes et fera trembler de plaisir l'univers, je veux fêter le retour de la chaleur et du soleil sur la couenne avec cette image, légère.


Bises fraternelles

Souldigg





17 mars 2008

PRIS AU PIÈGE ?

 


Jésus n'est pas mort sur la croix pour nous "laver de nos péchés" (doctrine chrétienne). Il a été lâchement assassiné par les pouvoirs en place (politique et religieux) qui voyait en lui un homme dangereux car il remettait en cause jusqu'à la notion même de pouvoir. A travers son exemple, il appelait à créer une société fondée sur la bonté, le partage et le pardon où tous les hommes seraient frères. Il n'est pas difficile de dire que nous en sommes encore loin aujourd'hui. Ce qui explique que son retour (en 1974 à Arès) n'ait pas encore soulevé un grand enthousiasme et que les pouvoirs en place (politiques, religieux ou médiatiques) aient davantage cherché à lui nuire (attaque du fisc, calomnie,...)  qu'à accomplir ou promouvoir ce qu'il revenait dire. 


Vous allez me répondre qu'aujourd'hui on a quand même évolué, que l'on ne trucide plus les opposants sur la place publique, que l'on a la liberté d'expression... et vous aurez raison. Sauf que notre évolution est de sophistication et non de véritable "civilisation". Nos temps d'aujourd'hui ne sont pas moins barbares que les temps antiques. Simplement le fouet, la roue ou la croix (instruments d'intimidation, de torture et de mise à mort) ont simplement changé de nature : ils s'appellent désormais "attaque du fisc", "diffamation et calomnie" , "lynchage médiatique" et j'en passe. Le pouvoir a compris qu'il lui était préférable de laisser vivre ses opposants pour s'assurer une légitimité, que de s'imposer par la force. D'autant que désormais il dispose d'un outil beaucoup plus perfectionné que le bâton pour circonvenir les citoyens récalcitrants : la loi. Des hommes conditionnés à se soumettre au pouvoir (à la loi) font de bien meilleurs sujets que des opprimés prêts à se soulever pour reconquérir leur liberté. D'autant que tout est fait pour nous faire croire que notre système politico-légaliste, la démocratie, est indépassable et représente l'avènement de LA liberté. Le pouvoir n'est-il pas entre les mains du peuple qui élit ceux qui le gouvernent ? Les dirigeants ne sont ils pas au service de la chose publique ? Foutaises ! Nous sommes libres... de nous soumettre à une petite clique qui s'est appuyé sur une majorité enrégimentée pour prendre le pouvoir, grâce à des lois qu'elle a elle-même confectionnées. En démocratie comme ailleurs, le pouvoir est toujours confisqué par ceux qui le détiennent. La différence c'est qu'en démocratie, l'exercice du pouvoir est limité (dans le temps) et que si le pouvoir veut durer il doit satisfaire un minimum aux exigences de sa majorité. Un rapport de force qui vaut mieux, je vous le concède, que l'exercice d'un pouvoir dictatorial ou militaire et qui fait dire à certains que "la démocratie, loin d'être parfaite, est le moins mauvais des systèmes" (Churchill, je crois). En effet, et je ne suis pas mécontent de vivre en démocratie, quand je vois d'autres régimes politiques sévir, mais je perçois ses limites. Je me dis surtout que l'homme est capable de tout autre chose que de vivre sous l'emprise d'un système (puisque son Créateur le dit). Je suis las de ces beaux discours que l'on nous sert pour nous faire oublier notre misère spirituelle et mieux circonvenir notre pensée. Que pèse véritablement ce petit bout de papier déposé dans une urne, par rapport à la liberté absolue, à l'amour universel et à la capacité de créer que le Créateur a déposé dans le cœur de tout homme ? 


Vous l'aurez compris ce qui m'inspire ce matin, ce sont les élections municipales d'hier dont la date coïncidait curieusement avec le "dimanche des rameaux", anniversaire de l'entrée de Jésus dans Jérusalem. Pour mémoire et à l'attention de ceux qui ignoreraient tout de la vie de ce prophète (j'ai moi-même été totalement ignorant jusqu'à l'âge de 20 ans de ce que contenait les Evangiles), voici un petit raccourci de son itinéraire : après avoir parcouru les routes de Galilée, multipliant miracles et paroles d'espérance, Jésus se rend à Jérusalem dans l'espoir de convertir cette cité. Son attitude et sa renommée (Jésus déplaçait les foules), inquiétaient les pouvoirs qui cherchaient un moyen de le faire taire. A plusieurs reprises, les pharisiens (qui détenaient le pouvoir religieux en Israël au temps de Jésus) ont cherché à le piéger, mais à chaque fois Jésus a eu le dessus. Qui n'a jamais entendu parler de ses répliques restées fameuses "Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu" (quand les pharisiens cherchèrent à le faire passer pour un révolutionnaire qui s'en prenait à la puissance romaine) ou encore "Que celui qui n'a jamais péché, lui jette la première pierre" (en désignant une femme adultère que les pharisiens voulaient faire lapider) ? Quand Jésus entre dans Jérusalem, il est accueilli, pense t-il, à bras ouvert par une foule en liesse qui jette devant lui des rameaux d'olivier en signe de paix. Cela s'avèrera, hélas, une manœuvre pour l'étourdir, et un piège qui se refermera sur lui quelques jours plus tard quand il sera fait prisonnier. Entre temps, Jésus aura multiplié les défis en bravant les autorités, notamment en chassant les marchands du Temple à coups de fouets. Mais surtout il assumera avec dignité l'épreuve de sa mise à mort allant jusqu'à pardonner à ceux qui l'avait tué, restant fidèle à tout ce qu'il avait enseigné. Malgré ça, sa capture et son assassinat fera perdre la foi aux apôtres (Pierre le reniera trois fois), qui devant les difficultés, préfèreront répandre la "bonne nouvelle" hors d'Israël (en grec "Evangile" signifie "bonne nouvelle"), engendrant un christianisme mêlé de paganisme.

Quelle(s) leçon(s) tirer de tout cela sinon qu'il est vain de s'attaquer frontalement aux pouvoirs en place et que nous aurons besoin de nous armer de réalisme autant que d'espérance pour changer ce monde (ce que Jésus disait déjà d'ailleurs en recommandant à ses disciples d'être "doux comme des colombes et rusés comme des serpents") ? Manifestement Jésus a manqué de prudence en entrant dans Jérusalem. Il a probablement également été pris d'impatience de voir se réaliser la Parole qu'il venait délivrer. La Révélation d'Arès suggère qu'il a traversé une phase d'illuminisme. L'Eglise naissante a, par la suite, transformé son erreur d'appréciation et le lâche assassinat qui en a découlé, en sacrifice expiatoire "prédestiné", pour circonvenir et se prémunir à son tour, contre toute tentative de voir naitre un peuple vrai épris de justice et de liberté. En proclamant que Jésus était "mort sur la croix pour nous laver de nos péchés", elle a déchargé ses fidèles de tout effort à faire pour se changer. Elle a assis son pouvoir sur les âmes et tué dans l'œuf le germe insurgeant* de l'Evangile. Nos démocraties d'aujourd'hui en réduisant la liberté absolue de chercher et répandre l'amour et la bonté, à la liberté politique de choisir entre deux camps "opposés", se prémunissent aussi contre toute dynamique créatrice susceptible de les submerger. 


J'ai donc voté hier, mais sans me faire d'illusions, et armé de la conscience que c'est avant tout en moi-même (comme en chacun) que se joue l'avenir de l'humanité. En attendant que l'homme recouvre pleinement ses dons divins d'amour, de création, de liberté absolue et d'intelligence spirituelle, qui lui permettront de fonder une société sans chefs, j'utilise mon vote pour rappeler aux pouvoirs qui nous gouvernent, que j'entends utiliser tous les espaces de liberté qu'ils nous concèdent et que je veillerai toujours à ne jamais me laisser enfermer. 


Souldigg

NB: La semaine prochaine nous dirons quelques mots sur la résurrection de Jésus. 

* insurgeant, insurgeance : ce mot fut forgé par le frère Michel pour décrire la profonde dynamique de changement que vient relancer la Révélation d'Arès. Une démarche fondée sur la pénitence, qui vise non à s'opposer aux pouvoirs par la violence, ou à en changer (cas des insurrection et des révolutions qui ne changent rien au fond), mais à combattre en soi d'abord, la volonté de dominer, et à faire prévaloir graduellement et avec intelligence dans le monde, ce que des hommes libérés spirituellement pourront vivre ensemble dans l'amour et la liberté.



10 mars 2008

CHAUFFER EN SOI LE FOND

Un récent commentaire sur mon article "Courir libre" m'a surpris. Je pensais jusqu'à présent que les mots "péché" et  "pénitence" rebutaient à cause du sens doloriste que la religion leur avait donné et je m'efforçais de lutter contre leurs interprétations "morales", "auto-flagellantes" et "punitives" en mettant en avant  la vie, l'action et la joie de se changer (de se créer bon, patient aimant, ....). Mais j'entrevois aujourd'hui la possibilité que ces mots ("péché" et "pénitence", pardonnez mes redites) peuvent ne plus avoir de sens du tout, que la réalité à laquelle ils renvoient est en passe de devenir "étrangère" à un peuple qui en a pourtant été nourri pendant deux millénaires. 

Cela me laisse songeur. Car somme toute, cela confirme que la religion n'a pas laissé grand chose derrière elle en dépit des fantastiques moyens dont elle a disposé pour promouvoir sinon imposer sa doctrine, et je ne sais si je dois m'en réjouir ou m'en alarmer. 

Je me réjouis de ce que la route est enfin libre pour redonner à ces mots leur vrai sens existentiel, dynamique. Au passage, j'en déduis aussi la religion a fini par mourir de ses mensonges et de son inertie, et que concernant l'homme, seul vaut ce qu'il choisit, décide, et crée de lui-même, par lui même. Formulation un peu redondante, j'en conviens, mais qui n'a d'autre but que d'insister sur l'importance de la conscience et de la liberté dans une démarche spirituelle. La religion est morte d'avoir étouffé la liberté humaine. 

Mais si de nos jours, les esprits ne s'attachent plus au religieux, sont-ils pour autant attirés par le spirituel ? Sont ils disposés à s'embarquer d'eux même dans une aventure, une recherche, un travail, une création, une Vie totalement différente de celle (exclusivement matérialiste) qui prévaut aujourd'hui ? La religion en dépit de tous les maux qu'elle a engendré sur cette terre, donnait quand même quelques repères aux hommes, à commencer par des repères moraux du Bien (c'est mieux que rien) et l'idée d'un Dieu, d'une transcendance, d'une verticalité... bref, d'une notion qui élargit l'horizon. Quel monde vont engendrer des hommes qui ne croient plus en rien et qui n'ont du Bien qu'une vision relative et limitée aux jouissances de la chair ? Ce n'est pas du tout le cas de la personne qui m'a fait part de son commentaire et qui a indirectement suscité cette réflexion (son blog témoigne au contraire d'une réelle sensibilité au spirituel). Mais quand j'allume ma télé, que j'ouvre mon journal ou que je descends dans la rue pour interpeller les passants, combien de fois je vois, j'entends, je ressens le froid et la tristesse d'un monde qui est devenu morne comme un cimetière, ignorant voire insensible et indifférent à toute évocation du spirituel ? Trop souvent.

Alors je comprends. Je comprends l'urgence d'un véritable changement de fond qu'aucune réforme ou révolution, aucun pouvoir, dogme ou loi ne peut entreprendre à la place de l'homme. Grande leçon de l'échec des religions (qui ne tardera pas à se révéler massivement aussi pour le politique, l'économique et le scientifique, autres faux-dieux sans chaleur, ni lumière). L'individu prévaut sur tout système. L'homme est le cœur de cette terre. Et comment pourrait il changer cette terre, en faire un monde de bonheur, sans changer librement son propre cœur ? 

L'homme doit se résoudre à descendre EN lui-même, de lui-même, avec force et courage, comme dans une mine pour se fouiller et en faire jaillir la Vie, la Force, la Bonté, la Paix, la Douceur... L'or, le cuivre, le plomb, tout ce que nous voyons avec nos yeux de chair à la surface du globe sont comme un miroir des immenses richesses et possibilités qui gisent dans notre intérieur. La pénitence est ce travail, ce labeur pour creuser notre propre terre, notre matière humaine, en extraire sa richesse spirituelle. La vie spirituelle n'advient pas dans la contemplation mystique ou dans l'évasion des paradis artificiels (immenses leurres modernes qui consolent de l'absence de spirituel). La vie spirituelle est vie avant tout, et comme toute vie, elle est faite de prises de risque, de difficultés et de bonheurs, de déceptions et d'erreurs mais aussi de joies, de victoires, de chaleur. La vie spirituelle que l'on réveille et fait grandir en soi est comme un feu. Elle se partage. Je n'extrais pas force, bonté, douceur de moi-même, uniquement pour moi-même, mais avant tout pour donner aux autres chaleur et lumière. L'AMOUR est au cœur de la vie spirituelle. Sa raison d'être.

Saisissez-vous mieux désormais ce qu'est la pénitence ?

Souldigg