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30 novembre 2008

ECCE HOMO

 "Qu'est-ce donc l'homme pour que Tu T'en souviennes ?"


Cette question lancée par les psaumes me revient régulièrement quand je sonde mes profondeurs à la recherche de Dieu, ou que la vie me rappelle à la fragilité, sinon la vanité de ma petite existence. La plupart du temps, pris par la passion de faire, les problèmes du monde, le quotidien à assumer, la paresse aussi (Dieu que je suis paresseux!), j'élude la question. Mais cette nuit, j'ai eu un temps d'arrêt. Besoin de faire fi de ce qui me rattache au monde, à ses valeurs, son ordre, sa pensée. Besoin de me rapprocher de la Parole du Père. Alors je me remémore un à un, comme on égrène un chapelet, les versets glanés dans la Bible, le Coran et la Révélation d'Arès qui, s'ils conservent toute leur part d'énigme, m'aident à me sentir plus proche de Lui, ou à Le sentir plus proche de Moi, c'est tout comme.


"Créons l'homme à notre image et à notre ressemblance" (Génèse). C'est curieux tiens, "image ET ressemblance". Pourquoi ces deux mots accolés ? Dieu aurait -il créé des images de Lui-même qui ne lui ressemblent pas ? Ou des êtres qui lui ressemblent mais ne sont pas à Son Image ? Je suis (vous êtes, excusé du peu); une Image qui Lui ressemble. C'est pas rien, ça ! Je me souviens qu'adolescent je scrutais mon visage et mon allure dans le miroir pour tenter de saisir qui j'étais. Dieu aurait-il crée l'homme pour tenter d'en savoir plus sur Lui-même ?


"Dieu est plus près de l'homme que sa veine jugulaire" (le Coran). C'est donc qu'Il est de chaque palpitation de mon cœur et qu'Il courre dans mon sang ?! Est-ce Lui qui me remonte dans la gorge dans les grands moments d'émotion ?


"Je suis si proche d'eux qu'ils peuvent ne pas Me voir, mais qu'ils sont moulés à Moi comme l'arbre poussé contre le mur du Temple se moule au contours de ses pierres, se courbe selon l'arche de son porche" (Révélation d'Arès 1/10). J'aime beaucoup cette image de l'arbre et du Temple qui ne font qu'un, d'autant plus que dans la Bible l'Arbre est souvent pris comme symbole du Dieu alors que là, c'est l'homme qui est comparé à un arbre. De fait, on glisse aisément à cette idée que le vrai Temple de Dieu sur terre, c'est l'homme. Saisi par la pensée avec cette idée, je me prends à marcher comme un équilibriste sur un fil, sur un rayon de soleil pour rejoindre la lumière.


"Ton œil voit Mon Œil" (Révélation d'Arès XXXIX/2). Privilège ultime de l'homme qui a retrouvé la jouissance pleine et entière de son image et ressemblance divine : voir Dieu, se retrouver en face à face avec Lui sans sourciller ! Pouvoir embrasser la vérité du regard.


      .../...


"Une seule chose sépare l'homme de la vérité : le mensonge" (Michel Potay). Quand je quitte ma méditation pour revenir à mes occupations, je me sens envahi par un sentiment trouble et contradictoire : légèreté de l'âme qui vient de passer un moment en compagnie de Son Créateur, et remous dans les entrailles qui me remontent à la gorge comme une vomissure. C'est que la Lumière que l'on entrevoit dans ces moments là, ne vous épargne pas et vous éclaire encore plus vivement sur vous même. Le péché comme le Royaume sont en dedans de soi, accolés comme deux frères siamois. L'un prospère toujours au détriment de l'autre. Raison pour laquelle, la vie spirituelle (la présence du Bien dans l'homme) ne peut naître que d'un combat et ne peut se maintenir et grandir qu'au prix d'une lutte de tous les instants, parfois âpre et acharnée. Vouloir la lumière ne peut pas aller sans lutter contre ses propres ténèbres.


Souldigg




13 novembre 2008

UNE CRISE PEUT EN CACHER UNE AUTRE


C'était au tout début des années 90. J'étais étudiant dans une école de gestion. J'avais une vingtaine d'années et je venais de découvrir la Révélation d'Arès. Un de mes professeurs, un intervenant extérieur qui venait donner cours dans cet établissement pour "sensibiliser les futurs dirigeants" aux problèmes de notre monde, nous avait dessiné au tableau, trois séries de courbes portant sur l'économie mondiale.

La première série de courbes signifiait la crise de l'industrie et le chômage des classes ouvrières qui s'en était ensuivi. Elle avait eu lieu dans les années 70-80. La seconde série de courbes annonçait une grave crise du secteur des services et du secteur bancaire. Cette crise était dans l'air mais elle n'a vraiment éclaté que quelques années plus tard vers le milieu-fin des années 90. La troisième série de courbes, je m'en souviens très bien car c'était là le but de son propos, annonçait la crise du secteur financier (qui sous-tend toute l'économie mondiale), crise que nous vivons actuellement.

Deux courbes seulement permettait de prévoir cette crise : la masse d'argent "virtuel" généré par le système bancaire, qui peut prêter légalement jusqu'à 9 fois la somme d'argent déposée dans ses caisses, ET là ou cet argent était placé pour maximiser sa rentabilité immédiate. Ce qu'il ressortait de ces courbes, et ce qui explique aujourd'hui la gravité de cette crise : c'est que grosso modo, 80% de la masse monétaire en circulation, n'est que "du vent" (i.e ne repose pas sur une richesse "réellement" produite, mais escomptée, à venir) et que cet argent est placé majoritairement à très court terme sur des placements à risque pour maximiser sa rentabilité. Si on ajoute à cela, la particularité du système financier, sur lequel repose l'économie mondiale, qui est un système d'interdépendance où les effets de dominos peuvent être désastreux, on a là une véritable bombe à retardement. Je me rappelle très bien de l'image qu'il avait employé pour nous faire prendre conscience du caractère extrêmement fragile de la situation : "c'est comme si nous sommes tous par temps de pluie et de brouillard, en train de rouler sur un périphérique bondé, chacun dans une ferrari lancé à 220 km/h, distant de 3 mètres seulement de celui de devant. Imaginez ce qu'un accident grave peut produire...". Il ajouta en guise de conclusion : "quel monde peut-on réellement construire quand on investit aussi peu sur le long terme avec aussi peu de visibilité ? "

La discussion que j'ai eu ensuite avec lui en aparté me fit tout aussi réfléchir : il était venu dans cette école car il n'avait pas pu être entendu ni de ses chefs et de leurs pairs, ni de ses collègues, ni mêmes des jeunes cadres qui entraient dans les grandes entreprises. Il était venu ici pour parler aux futurs dirigeants et ce qu'il observait l'inquiétait profondément : seulement 2 ou 3 élèves sur une trentaine était réceptifs à ses propos. Ils étaient plusieurs professeurs comme lui à s'inquiéter de l'absence de réflexion et du caractère moutonnier des jeunes générations au point de se demander ce qui avait provoqué cela et les incidences que cela aurait sur l'avenir.

Aujourd'hui, la crise est là et elle va affecter l'ensemble de l'économie mondiale. Certains parmis les plus hauts responsables disent "on a rien vu venir" ! comme pour se dédouaner d'une situation qui s'annonce durablement difficile. Ce à quoi je réponds : "on a rien VOULU voir venir!" car on aurait été bien en peine de mettre un terme à cette situation. Tout le monde, peu ou prou, a profité de ces milliards d'euros, de dollars, de yen,... que l'on a créé fictivement pour les prêter à ceux qui voulaient acheter des biens ou investir : qui n'a pas contracté un emprunt ou un crédit pour couvrir un découvert passager, s'acheter une voiture, une maison, un four à micro-ondes ou une super télévision ? Sans parler de l'Etat qui s'est endetté pour payer les salaires des fonctionnaires, les retraites, les dépenses de la sécurité sociale,.... Cette situation a générée de la richesse, mais une richesse qui repose sur du vent. Le vent en question, c'est la croyance en une croissance ininterrompue qui aurait permis à tous de rester endettés ad vitam aeternam. Or un jour il faut bien payer ce que l'on doit. Ce "vent" est tombé parce que certains acteurs majeurs de l'économie ont été rattrapés par les réalités (on leur a demandé de payer alors qu'il n'en avait pas les moyens) entrainant avec eux par répercutions, toute l'économie mondiale. Cela nous retombe aujourd'hui sur le coin du nez, et ça ne va pas aller en s'améliorant. Car la seule façon que l'on a eu de répondre temporairement à la crise a été....de nous endetter davantage et de créer encore plus d'argent virtuel ! S'il était nécessaire dans l'urgence, de trouver une solution pour éviter un krach généralisé, il faudra bien un jour que l'on se rende à l'évidence : cette situation ne peut pas durer.

La Révélation d'Arès dit en gros que cette crise est surtout une crise de l'homme (voir article de Michel Potay sur le freesoulblog), une crise de l'intelligence spirituelle, qui a presque disparu de cette terre, et dont l'issue passe par la recouvrance de la conscience collective. Ceux qui parlent de "crise du capitalisme" ou "crise du libéralisme" se trompent de cible. Ce qui nous a conduit à cette crise, c'est avant tout l'individualisme, la cupidité, le mensonge, l'état de guerre permanent entre les hommes transmué aujourd'hui en guerre économique. C'est la nature de l'homme qui est en jeu ici, pas le système, même si du système il nous faudra bien sortir pour retrouver l'essence de notre humanité. Une humanité aimante et juste, tournée vers le Bien, peut se développer tout aussi harmonieusement dans un monde capitaliste, communiste, papou ou autre. En revanche, impossible pour une humanité malade de vivre heureuse dans quelque système que ce soit. Si l'on ne fait rien pour changer maintenant, (changer de nature, devenir résolument bon), de plus graves conséquences encore sont à craindre. Et l'homme ne pourra pas dire qu'il "n'a rien vu venir", qu'il n'y est "pour rien", pas plus qu'il ne pourra se tourner vers l'Etat pour régler la facture. Car que peut un Etat aussi puissant soit-il contre la perte totale d'espérance, le désarroi de l'humanité face au mal, à la maladie, à la mort, bref, à l'absurdité quand celle ci se répand comme une plaie à la toute la vie de la terre ? Plutôt que les cours de la bourse, nous ferions mieux de nous soucier du cours de l'amour.

Une crise à cela de bon, qu'elle révèle les failles et les faiblesses d'un monde, elle fait douter les gens sur leurs certitudes profondes, elle permet à ceux qui ont des réponses (ou à tout le moins, des pistes à proposer, des idées d'action), de s'engouffrer dans la brèche, de prendre des positions, de montrer l'exemple d'un autre monde possible. Saurons-nous profiter de cette crise pour rebondir ? Pour s'engager dans la création d'autres rapports sociaux ? De changer radicalement notre manière de penser, de voir le monde et d'agir ? De comprendre le besoin de développer en nous la vie spirituelle qui réside, je le rappelle par acquis de conscience (car en lecteur régulier et averti de ce blog :-), vous devez maintenant être au courant), dans la bonté, le pardon, le partage, la mesure, la douceur..... ?

La vie spirituelle ce n'est pas seulement croire que Dieu existe, prier ou méditer. On peut même la développer sans croire en Dieu, ni prier. La vie spirituelle, c'est vivre avant tout. C'est faire un effort pour maitriser le Bien. Dans les plus petits détails de la vie quotidienne, comme dans les actions sociales ou civiles d'envergure. Vu sous cet angle tout peut être spiritualisé. Même l'économie ou la politique. Même si alors, politique et économie ne ressembleront plus du tout à ce qu'il sont actuellement. Ils serviront l'homme au lieu de l'asservir.

Souldigg